Introduction au Cantique des Cantiques
ID
me001
Idioma
FR
Duración
01:49:42
Cantidad
8
Pasajes de la biblia
Cantique des Cantiques
Descripción
Messager Evangélique 1898, divisé en 8 chapitres:
- l'intimité avec les Personnes divines
- le mystère du divin Epoux
- les figures de l'Epouse
- le temps des fiancailles
- les caractères d'une sainte affection
- une communion toujours plus précieuse
- harmonies entre le Cantique des Cantiques et les Evangiles
- fiancés à Christ seul
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INTRODUCTION AUX QUANTIQUES DES QUANTIQUES
CHAPITRE 1 LE MYSTÈRE DU DIVIN ÉPOUX
Dieu habiterait-il vraiment avec l'homme sur la terre ? Voilà les cieux, et les cieux des cieux ne peuvent le contenir.
Telle était la pilleuse exclamation du roi d'Israël, de celui qui écrivit ce livre dont, avec la grâce du Seigneur, nous nous proposons de nous occuper un moment.
Telles étaient ses paroles quand la gloire de l'Éternel fut venue remplir la maison qu'il avait édifiée.
Mais il en est vraiment ainsi. Le Fils de Dieu, le Compagnon de Jéhovah, selon Zacharie 13, verset 7, celui qui était auprès de Dieu et qui était Dieu, a été manifesté en chair et a conversé avec nous ici-bas.
Il a habité avec les hommes sur la terre. Il a dressé sa tente parmi nous. Il fut Jésus, et tel nous l'avons connu. Il fut un homme, un ami et un frère, un maître et un compagnon.
Il réclamait la confiance. Il recherchait la sympathie et l'éprouvait aussi. Et actuellement nous le connaissons encore comme homme, aussi véritablement homme au milieu des splendeurs et des gloires du ciel, qu'il l'était autrefois parmi les ruines et les douleurs de la terre.
Aussi capable de comprendre maintenant par sympathie les souffrances de ses saints que lorsqu'il parcourait ici-bas les villes et les villages, prenant sur lui nos longueurs et portant nos maladies.
Et que sera-t-il dans les âges de l'éternité ? Toujours Jésus, Jésus uniquement. La domination sur toute chose lui appartiendra comme homme, puis la scène changera une seconde fois.
De même qu'autrefois elle fut transportée des cités et des villages d'ici-bas au temple actuel dans le ciel, elle passera de ce temple au royaume de gloire. Mais c'est toujours l'homme Christ Jésus qui passe d'une scène sur l'autre.
Précieux mystère, l'humanité qu'il a prise une fois il ne la laissera plus jamais. Ainsi dans cette humanité un temple a été fondé pour que la gloire y habite, un vase a été formé pour contenir et répandre la bénédiction, une personne est venue pour manifester Dieu et un instrument a été préparé pour l'exercice du pouvoir et du gouvernement.
Le tout approprié au conseil de la divine sagesse et au dessein de la divine bonté. Combien ces choses sont merveilleuses, qu'elles sont consolantes et propres à encourager l'âme si seulement nous avons assez de délicatesse de cœur pour le sentir.
Voici, l'habitation de Dieu est avec les hommes et il habitera avec eux. Dès le commencement et durant tout le cours de ses voies, Dieu a manifesté avec évidence son dessein d'amener très près de lui l'homme, sa créature. Il l'a exprimé de différentes manières, mais l'a poursuivi constamment.
Au jour des patriarches, l'intimité était personnelle. Dieu marchait au milieu de la famille humaine, apparaissant en personne à ses élus, n'employant pas en général le ministère des prophètes ou des anges, mais agissant lui-même.
Au temps d'Israël, il ne se montre pas autant sous une apparence humaine, mais plutôt sous une forme mystique. Toutefois, il était près de son peuple. L'éternel dans le buisson en feu, la gloire dans la nuée, le chef de l'armée près de Jéricho, en sont le témoignage.
Le Dieu d'Israël, vu sur son trône de Saphir, la gloire remplissant l'épargne du Temple ou reposant entre les chérubins, disent la même chose. Et les promesses « Je mettrai mon tabernacle au milieu de vous et je marcherai au milieu de vous et mes yeux et mon cœur seront toujours là » témoignent aussi de cette communion que Dieu désirait et qu'il s'était proposé d'avoir.
Dans la suite des âges, le fait que le Fils de Dieu revêt l'humanité parle par lui-même, et les voix ici-bas de celui qui est Dieu manifesté en chair s'accordent avec cette pensée et cette intention divine. Jésus vint, mangeant et buvant, et nous le voyons le même lorsqu'il est l'homme ressuscité.
Il est vrai qu'il n'avait plus dans cet état un même logis et une même table avec ses disciples et qu'il n'allait et ne venait pas parmi eux comme auparavant. Il ne devait plus le connaître selon la chair comme dans les jours précédents. Mais il y avait cependant entre lui et les siens une complète intimité.
Il est vrai aussi qu'en plus d'une chose, il montre l'autorité dont il est revêtu. Il en parle comme lui appartenant dans le ciel et sur la terre d'une manière suprême. Il ouvre l'intelligence de ses disciples. Il leur donne la paix, paix établie sur des fondements nouveaux et inébranlables, et comme chef de la nouvelle création, il leur communique l'Esprit-Saint en Jean XX.
Sacrificateur et seul sacrificateur du Temple, il les bénit. Il accomplit toutes ces choses dans la conscience de sa puissance comme ressuscité d'entre les morts. Mais en même temps, il conserve avec eux ses rapports d'intimité, intimité d'amour personnel aussi grande, aussi étroite et précieuse qu'auparavant, sinon plus.
De même qu'autrefois, il boit et mange avec eux. Il les appelle frères, ce qu'il n'avait point fait dans les jours de sa chair. Il a avec eux un même Dieu et Père, ce qu'il n'avait pas dit avant sa résurrection. Bien que ce soit selon toute son autorité qu'il les envoie dans leur champ de travail, cependant il coopère encore avec eux.
Et quoique, dans cette période de quarante jours, il ne les visita qu'occasionnellement, se faisant voir à eux comme il lui plaisait, selon Acte 1, verset 3, il leur donne à entendre, dans une scène simple et touchante, que bientôt cette distance où il serait de lui et leur séparation d'avec lui prendrait fin, et que, ressuscités et glorifiés avec lui, ils le suivraient dans le lieu où il allait.
Jean 21, verset 19 à 23
Assurément, aucune des formes de communion que nous avons considérées n'est plus profonde, ni plus intime que celle-là.
Si, à la vue de la congrégation d'Israël tout entière, la gloire venait remplir le Temple, témoignant de la joie de l'Éternel, d'entrer dans son habitation nouvellement fondée.
Ainsi, dans l'homme Christ Jésus, le Seigneur Dieu a voulu marcher avec nous, et partager nos temps de repos, de labeur et de rafraîchissement, s'asseyant sur le bord d'un puits auprès d'une pécheresse élue, ou permettant à un disciple de se pencher sur son sein pendant le souper, et de lui demander les secrets qui étaient renfermés.
Au jour présent, il nous a pris, selon les pensées et les affections de son propre cœur, et nous a placés dans le ciel avec lui-même, et l'Esprit-Saint est avec nous ici-bas, au milieu des pensées et des affections de nos cœurs.
Cette intimité est-elle d'une nature moins étroite ? Est-ce Dieu remprend dans ses propres perfections et dans cette plénitude où il se suffit à lui-même, ou se retirant au milieu des gloires et des principautés des anges ? Y aurait-il là de la réserve, comme s'expriment les hommes ?
Serait-ce qu'il se repente et ne veuille plus de sa première intimité avec l'homme, comme s'il eût été désappointé et blessé ? Au premier jour, après que l'homme eût péché, l'Éternel Dieu fait entendre sa voix. Adam, où es-tu ? La fuite d'Adam, loin de lui, a-t-elle rebuté l'Éternel ?
Non. Ce témoin unique, ce témoin que nous avons en nos jours, l'Esprit qui habite en nous, nous mettant en relation avec le Seigneur, nous le dit clairement. Toutes ces voix actuelles ne sont qu'une plus riche continuation de ce dessin qui commençait à se montrer, sous une forme naissante au jour de la Genèse.
Que dirons-nous de cette intimité dans les âges à venir ? Les hommes rachetés prennent la place la plus rapprochée du trône, celle des chérubins. Les animaux et les anciens sont là. Les anges, dans un cercle plus éloigné, entourent, et eux, et le trône, selon Apocalypse 5, verset 11. La femme de l'agneau, la Sainte Jérusalem, porte la gloire dans son sein, selon Apocalypse 21, verset 22 et 23.
Le tabernacle de Dieu est avec les hommes, et il habitera avec eux, selon Apocalypse 21, verset 3.
Mais s'il en est ainsi, comme il l'est assurément, une sainte question se pose. Comment avons-nous à recevoir ce qui se rapporte à cette intimité ? Comment et dans quel esprit avons-nous à agir à l'égard de la réalité de ce dessin de grâce qu'a formé notre Dieu ?
Nous avons à l'admettre et à le croire avec la même simplicité qu'il nous est révélé. C'est là notre premier devoir. Sous aucun prétexte, nous ne devons repousser ni affaiblir la pensée de cette proximité divine.
Jean aurait-il refusé de se pencher sur le sein de Jésus, ou bien se serait-il excusé de le faire ? Non. Et nous, nous ne devons pas, par une humilité malentendue, mettre en question si nous avons bien interprété les divers passages des Écritures qui affirment cette vérité.
Nous avons à jouir des privilèges qu'elle nous confère. Mais en même temps, nous avons à reconnaître et à honorer ses droits. Car cette proximité de Dieu est un élément de pureté aussi bien que de joie.
Autrefois admis dans la présence divine, il fallait ôter les souliers de ses pieds pour exprimer que l'on avait de sa sainteté le sentiment qu'on venait. Mais c'était tout. Ni Moïse, ni Josué n'étaient invités à se retirer, mais seulement à s'approcher avec vénération. Ils étaient bienvenus et encouragés tout en apprenant la sainteté d'une telle intimité.
Il en est ainsi dans le Cantique de Salomon, le Cantique des Cantiques. L'âme se glorifie de l'amour de son Seigneur. Elle ne se refuse pas à en écouter les plus tendres expressions, ni à dire que le désir manifeste du bien-aimé est envers elle, mais en même temps, elle sent et reconnaît sa propre indignité.
On trouve là le souffle des pensées les plus pures et les plus intimes, une affection qui ressent promptement le fait d'avoir passé trop légèrement sur les merveilleuses condescendances de l'amour divin, et la diligence à nourrir dans l'âme la réponse qui leur est due.
Et c'est ainsi que ce livre, dans sa brièveté, rend un témoignage très clair à la vérité de l'intimité dans laquelle Dieu veut être avec l'homme, et à la manière dont nous devrions la recevoir.
En le faisant, il nous introduit dans un grand et divin mystère, qui lui aussi trouve, dès les premiers temps et d'une manière constante, des exemples dans le livre de Dieu, mystère qui arrêtera maintenant un moment nos pensées, je veux dire celui de l'époux et de l'épouse. …
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Chapitre 2 Le Mystère du Divin Époux
L'Église est appelée la Femme de l'Agneau, mais ce titre a sa signification.
L'Agneau est une figure sous laquelle le Fils de Dieu est présenté,
et qui nous parle des souffrances qu'il a endurées pour nous.
L'âme comprend bien cela, et par conséquent cette désignation,
la Femme de l'Agneau nous dit que c'est par ses souffrances que le Seigneur l'a faite Sienne.
Il l'a estimée à un si haut prix que pour elle, il a tout laissé.
Et dès le commencement, il a publié cette précieuse vérité de l'Évangile.
Avant qu'Adam reçût Ève, l'Éternel avait fait tomber sur lui un profond sommeil,
durant lequel il prit une de ses côtes et en forma celle qui ensuite lui fut présentée comme sa femme.
Cela rend témoignage au mystère que j'ai mentionné.
Adam fut humilié et souffrit, je veux dire en figure, avant de recevoir Ève.
Nous voyons en cela une ombre de l'humiliation et de la souffrance que subit le vrai Adam,
afin d'acquérir pour lui-même son Ève, l'Église.
Il en fut ainsi plus tard de Jacob.
Il eut à supporter le fardeau et la chaleur brûlantes d'un long et pénible jour,
avant de posséder Rachel.
Les coutumes du pays, de même que les dures exigences de la vie de Laban,
lui avaient imposé ces conditions.
Il dut endurer l'ardeur consumante du soleil de jour, les gelées de la nuit,
un travail incessant et la prolongation de son exil,
ou bien partir sans avoir sa Rachel.
Joseph, avant qu'Asnap lui fût donnée pour épouse, fut séparé de ses frères.
Nous voyons la même chose chez Moïse.
Il dut aussi fuir, loin de son peuple, et de plus, il mérita d'obtenir Séphora
par l'aide qu'il lui donna contre les bergers de Madian.
Puis, en ouvrant le puits pour abreuver son troupeau, et alors,
le père de Séphora reconnut son droit à la main de sa fille.
Il en fut de même avec sa seconde femme.
Il la prit, au dépend de sa bonne réputation vis-à-vis de sa parenté.
Elle était une noire éthiopienne.
Elle ne convenait pas aux pensées d'Aaron et de Marie,
mais il supporta l'opprobre et épousa celle qui l'avait choisie.
Dans chacun de ces mariages, typiques aussi bien que réels,
nous est présenté le caractère de l'époux.
En type, nous y contemplons le Seigneur Jésus-Christ,
acquérant son épouse, au dépend de quelque chose de personnel,
souffrance et humiliation comme en Adam,
labeur, fatigue et lutte comme dans le cas de Jacob,
séparation et douloureuse solitude comme chez Joseph,
ou simplement l'opprobre comme faisant une chose indigne de lui,
ainsi qu'on le voit pour Moïse.
En principe, c'est toujours l'époux souffrant.
Je pourrais encore citer Boaz, autre type du Seigneur.
C'était un homme riche et puissant,
mais il prend en main la cause d'une pauvre glaneuse dans ses champs.
Il lui permet d'approcher de lui et accueille sa requête,
puis la prend pour épouse.
Il n'a pas honte de faire d'une étrangère destituée de tout
et qui la veille dépendait de sa libéralité,
sa compagne, celle qui partagera ses richesses et ses honneurs,
qui édifiera sa maison et perpétuera son nom
parmi les tribus d'Israël.
Le mariage de Boaz nous enseigne donc le même mystère.
Il nous dit que l'époux de l'Église s'est d'abord abaissé
pour la racheter et la faire sienne.
Mais cette grande vérité n'est pas montrée seulement en type et en exemple,
elle l'est aussi par l'enseignement clair et positif de l'Écriture.
Christ a aimé l'assemblée, dit-il.
Il s'est livré lui-même pour elle,
afin de la sanctifier par le lavage d'eau, par la parole.
Et tout cela, il l'a fait pour se la présenter comme son épouse,
sans tâche ni ride, digne de lui-même, selon Éphésiens 5.
Dans ce passage, comme doctrine clairement enseignée,
nous voyons l'agneau comme époux,
car avant de prendre l'Église pour son épouse,
il se livre lui-même pour elle.
Il prend pour épouse celle qu'il a d'abord achetée par son sang.
Dans les Écritures de l'Ancien Testament se trouve le même enseignement
quant à la relation entre l'Éternel et Jérusalem.
Elle est, en principe, la même qu'entre Christ et l'Église.
Ainsi, il est dit à Jérusalem,
« Celui qui t'a fait est ton mari.
Son nom est l'Éternel désarmé et ton rédempteur. »
Ésaïe 54, verset 5.
Tout le passage montre Jérusalem relevé de son état d'abaissement
par la tendre bonté et l'amour gratuit de l'Éternel,
qui reconnaît pour sienne celle qui,
de même que l'Éthiopienne ou rute,
pouvait être un opprobre pour lui.
Selon Ésaïe 54.
Jérémie aussi représente l'Éternel agissant avec la même grâce
et reprenant à lui Jérusalem,
même après qu'elle se fût montrée infidèle
et qu'elle eût été judiciairement et légalement rejetée.
Jérémie 3.
La même figure se retrouve dans les ordres que l'Éternel donne aux prophètes osés,
du chapitre 1 à 3.
Il achète sa femme,
il la lave et la purifie
et il porte aussi l'opprobre d'une union avec une femme perdue et indigne.
Ainsi encore, dans la description frappante que trace Ézéchiel,
Jérusalem est vue dans l'état de dégradation le plus repoussant.
Mais alors que nul ne jette sur elle un regard de pitié,
l'Éternel non seulement a compassion d'elle,
mais il la vivifie,
la lave,
la revêt,
la part,
loin,
l'embellit
et la comble de dons.
Sa bonté ne s'arrête qu'après l'avoir prise pour lui-même.
« Tu fus à moi » dit-il en Ézéchiel 16.
Il en est ainsi dans les enseignements ou les oracles des prophètes
comme dans les types ou les ombres des temps plus reculés.
Tous proclament ce grand mystère
que l'agneau, celui qui souffre,
est l'époux,
que celui qui à la fin fait asseoir près de lui l'Église
comme sa compagne associée à sa gloire
est le même qui d'abord l'avait rachetée par son sang,
l'avait lavée et purifiée par sa parole et son esprit,
avait souffert l'opprobre pour l'amour d'elle.
Selon Luc 24, verset 7,
et était descendue vers elle
lorsqu'elle était dans son état de ruine et de misère
avant de pouvoir l'élever jusqu'à lui dans la gloire.
Tel est le mystère du divin époux.
Tous les récits,
toutes les fables inventées par l'esprit de l'homme,
quelles que vives et ardentes que soit l'imagination qui les a tissées,
restent bien au-dessous de cette réalité.
C'est le mystère d'un amour qui surpasse toute connaissance.
L'amour de Christ pour l'Église et de l'Église pour Christ.
Elle l'aime à cause de tout ce qu'il a fait pour elle,
à cause du douloureux service auquel il s'est assujetti pour l'acquérir.
Lui l'aime à cause du prix auquel il l'a évalué et auquel il l'a acquise.
Elle sera pour toujours près de celui qui l'a aimé
jusqu'à donner sa propre vie pour elle.
Il verra à ses côtés celle qui l'a captivée,
au point qu'il a volontiers tout traversé dans l'amour qui lui porte,
dû cet amour lui faire renoncer à tout ce dont il était digne,
selon Matthieu 13, versets 45 et 46.
Il ne peut l'apprécier que d'une manière suprême,
et il en est de même pour elle, à cette différence près,
que Christ a montré et prouvé son amour avant que l'Église fût sienne.
Car il avait auparavant évalué le prix auquel son amour pouvait l'acquérir.
L'amour de l'épouse vient plus tard et n'occupe que la seconde place.
Il commence seulement lorsqu'elle a connu tout l'amour de l'époux pour elle.
En Jean 4, verset 19, nous nous l'aimons parce que Lui nous a aimés le premier.
Ainsi Christ, comme époux,
de même qu'en toute autre chose, soit en grâce, soit en gloire,
doit avoir la première place.
Dans le caractère de son amour, il éclipse entièrement celui de l'épouse,
qui n'est plus, pour ainsi dire, de l'amour en comparaison de l'amour de Christ. …
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Chapitre 3 Les figures de l'épouse
Après avoir ainsi considéré l'époux, arrêtons quelques instants nos regards sur l'épouse.
Mais je dois me borner, et je la montrerai seulement dans les figures que nous présente d'elle le livre de la Genèse.
Ève est naturellement le premier type que nous rencontrons.
En elle, nous voyons les qualités personnelles de l'épouse.
Elle est formée par l'Éternel pour Adam.
Le bonheur de celui-ci de posséder une compagne et une aide était le but que l'Éternel se proposait en la lui donnant.
Il avait égard dans cette œuvre à ce qui manquait à Adam pour la joie de son cœur.
Et lorsqu'Adam reçoit Ève de la main de l'Éternel, ses paroles expriment la satisfaction qu'il trouve en elle,
et rendent témoignage que l'Éternel avait accompli d'une manière parfaite le dessein que son amour avait formé.
Ève était appropriée à Adam. En cela consistait la perfection de sa beauté personnelle.
Il la reconnaît comme os de ses os et chair de sa chair.
Tout en elle était un attrait pour lui.
Elle répondait entièrement à l'attente et satisfaisait le cœur de celui pour qui elle avait été formée.
Il la prit et s'attacha à elle.
La seconde femme remarquable dans la Genèse est Sarah.
En elle aussi nous avons une figure, mais elle ne représente pas l'épouse, c'est plutôt la mère.
C'est pourquoi je ne m'arrêterai pas sur ce qui la concerne.
Car si Abraham est le père de tous ceux qui croient, Sarah est la femme libre ou, en allégorie, la mère de nous tous, selon Galette 4.
Elle est donc liée à la famille de Dieu dans la position de mère, plutôt qu'au Seigneur comme épouse.
Rebecca vient ensuite dans cette sainte lignée. En elle nous avons de nouveau l'épouse.
De grandes et précieuses vérités relatives à l'épouse nous sont montrées en Rebecca.
Elle est d'abord loin d'Isaac. Elle ne l'a jamais vue.
Mais Rebecca est l'objet du choix du père et des soins des liésaires jusqu'à ce qu'Isaac la reçoive.
Isaac la désire et soupire après elle.
Ne pouvons-nous pas voir en effet chez lui quelques sentiments douloureux de sa solitude dans le fait qu'il sort au champ vers le soir pour méditer ?
À part cela, nous ne voyons pas Isaac accomplissant ou souffrant quelque chose pour elle.
Le conseil touchant la femme qui lui convient se tient entre Abraham et Eliezer.
Ce sont eux qui forment tout le plan.
Et Eliezer, dans un service de renoncement plein de beauté, va à travers la peine et la fatigue chercher cette épouse choisie et l'assurer à Isaac.
Il la prépare pour lui.
Non seulement il la sépare de sa parenté et de la maison de son père, mais il la conduit à travers le désert,
lui faisant sans doute en chemin plus d'un récit touchant celui à qui elle allait bientôt appartenir.
Jusqu'à ce qu'enfin il la remette, saine et sauve, entre les mains d'Isaac qui, de même qu'Adam, trouve en elle sa consolation.
L'épouse nous apparaît ici dans une lumière d'une merveilleuse beauté.
Objet du choix du père et des soins du serviteur, elle est amenée d'une contrée éloignée dans la maison de son seigneur.
C'est un mystère, et dans ce mystère nous voyons le seigneur recevant son épouse, l'église, de la main du père et du Saint-Esprit,
épouse choisie pour lui et qui lui est donnée, lui n'ayant rien à faire que de la prendre et de trouver en elle, comme Isaac en Rebecca,
le soulagement de sa solitude, l'habitante de sa tente avec lui, sa compagne dans toutes ses joies.
Rachel se montre ensuite à nous. En elle nous avons encore l'épouse, mais sous un caractère différent.
Celui qui devait la posséder et trouver sa joie en elle, endure pour elle les travaux et les peines.
Et cela est aussi vrai en type que dans le cas précédent.
Car dans un sens, Christ n'a qu'à recevoir son épouse de la main du père et du Saint-Esprit, don de l'un et fruit du travail de l'autre.
Mais d'un autre côté, il est allé lui-même dans une contrée éloignée.
Et comme je l'ai déjà fait remarquer en parlant de l'époux, il a travaillé et a souffert pour elle l'opprobre et l'injustice.
En tout cela, Jacob représente le véritable époux.
Le Seigneur Jésus a personnellement supporté tout à fait seul la chaleur du jour.
Comme Jacob, exilé de la maison de son père et du lieu de son héritage, il n'avait pas où reposer sa tête,
souffrant injustice sur injustice dans un monde qui, de même que Laban et sa maison, cherchent toujours ses propres intérêts.
Et il a tout enduré volontairement, par amour pour celle sur laquelle ses yeux s'étaient arrêtés,
de même que les sept années de service ne semblaient à Jacob que peu de jours à cause de son amour pour Rachel.
Nous avons là une image frappante de la vérité que nous avons déjà considérée.
Le même mystère de l'épouse nous est encore annoncé, bien que sous un point de vue distinct.
En Ève, nous avons vu l'épouse pleinement appropriée à son Seigneur dans ses qualités personnelles.
Chez Rebecca, nous l'avons comme objet de l'élection du Père et des soins de l'esprit pour être donnés à Christ.
Rachel nous la montre comme la récompense que le Seigneur a devant les yeux,
et pour laquelle il se livre lui-même et souffre l'exil, le labeur et l'injustice.
Comme figuré par Isaac, il n'a rien à faire pour la guérir.
Figuré par Jacob, il a tout à faire pour la posséder.
Asnath clôt cet type merveilleux. Elle est la femme de la quatrième génération des Patriarches.
À son tour, elle dit la même histoire mystique, mais à un point de vue encore différent.
Elle est de race gentille, et tandis que les autres avaient avec leur époux un lien de parenté selon la chair,
elle n'en a aucun avec Joseph. L'inimitié de ses frères a jeté celui-ci au milieu du peuple d'Asnath.
Là, il monte aux fêtes des honneurs, et en même temps que cette position qui lui est donnée par des étrangers et des gentils,
il trouve une épouse et une famille gentille.
Au sein de cette joie inattendue, il est prêt à oublier pour un temps la maison de son père,
et bien qu'au milieu des étrangers, il s'estime comme ayant fructifié et étant heureux.
Ce type, considéré à sa place, a une aussi grande signification que ceux que nous avons déjà vus concernant l'épouse.
Elle nous apparaît ici comme tirée des nations et dans son caractère céleste.
Ici nous est révélé un grand secret, c'est que celle-là même dont nous avons vu en Ève la beauté et la perfection personnelle,
qui en Rebecca nous a été présentée comme élue par le Père et conduite par l'Esprit,
et en Rachel comme acquise pour Christ lui-même au prix de ses labeurs et de ses peines,
celle-là, Asnath, est une gentille, une étrangère, unie au Seigneur, après que les siens, selon la chair, l'ont rejetée.
Toutes ces choses parlent clairement à l'oreille du scribe bien instruit pour le royaume des cieux.
Toutes lui retracent le mystère de l'épouse et il écoute Ève, Rebecca, Rachel et Asnath lui en dire les différents traits.
Quel témoignage nous avons aussi en cela des délices que Christ prend dans ses seins !
Ce n'est pas seulement qu'il les a sauvées par son sang, mais ils sont sa couronne et sa joie, sa gloire et son plaisir.
Son amour et son avourage se sont déployés en nous plus grandement que dans aucune autre scène de sa puissance.
Chacun des exemples que nous avons considérés exprime cette joie de Christ dans ses seins.
Nous l'aimons à cause des douleurs qu'il a souffert, et lui nous aime parce que nous sommes le prix de ses douleurs.
Si nous ne comprenons pas ces affections qui existent entre Christ et le Saint,
si nous n'admettons pas sans réserve cette satisfaction mutuelle que l'un troupe dans l'autre,
nos âmes n'entreront guère dans cette communion à laquelle les Écritures nous appellent.
Nous ne comprendrons pas le quantique des quantiques,
si nous n'admettons et n'entretenons pas la pensée des délices que Christ prend dans les siens,
avec la même certitude que nous recevons la pensée qu'il les a rachetées et sanctifiées par son sang.
Mais cette communion doit jaillir de l'intelligence que l'âme aura acquise.
Sans croix, ce ne serait que simple ferveur naturelle.
Si Ruth vint se coucher aux pieds de Boaz et n'alla plus glaner dans ses champs,
c'est que Naomi lui avait fait connaître davantage ce qu'était Boaz.
Les paroles de Naomi avaient été une lumière dans l'âme de Ruth,
et enseignées par elle, Ruth désire avoir avec Boaz une communion plus intime que celle dont elle avait déjà jouie.
C'est lui-même qu'elle cherche.
Elle abandonne le champ où elle avait glané, où elle avait été moindre qu'une des servantes de Boaz,
et elle prend la place de celle qui aspire à lui-même.
Elle ne peut plus se dire moindre qu'une de ses servantes.
Elle cherche l'amour de quelqu'un qui lui tient de près, car elle sait, en effet, qu'il lui est proche.
Lisons Hébreu 3, verset 14,
Nous sommes devenus les compagnons du Christ,
si du moins nous retenons ferme jusqu'au bout le commencement de notre assurance.
Hébreu 2, verset 11,
Car et celui qui sanctifie et ceux qui sont sanctifiés sont tous d'un.
C'est pourquoi il n'a pas honte de les appeler frères.
Et c'est vraiment une chose précieuse pour l'âme de savoir que nous sommes si près du cœur de Christ. …
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Chapitre 4 Le Temps des fiançailles
L'amour, ce sentiment de désir vers un autre, prend différentes formes dans le cœur.
Il y a l'amour de compassion, l'amour de gratitude et l'amour de complaisance, je veux dire qui se complaît dans son objet.
L'amour de compassion regarde comme étant en quelque sorte au-dessous de lui et il est plein de tendresse.
L'amour de gratitude, au contraire, voit son objet au-dessus de lui et il est rempli d'humilité.
L'amour de complaisance ne regarde pas nécessairement ni au-dessus ni au-dessous, mais il contemple simplement son objet et il est rempli d'admiration.
Il y a en outre l'amour de famille, il a son fondement dans la nature, aussi lui donne-t-on le nom d'affection naturelle.
Et cet amour a une gloire qui lui est particulière, il autorise les intimités les plus profondes.
Il n'y a point d'arrangement à faire par l'un pour être avec l'autre, point d'étiquette à garder.
On est entièrement à l'aise l'un vis-à-vis de l'autre, on entre et l'on sort librement.
Les expressions d'amour ne sont pas estimées importunes, au contraire, elles sont sanctionnées comme étant dues et à leur place.
Le cœur connaît son droit à s'abandonner à son objet sans obstacle et sans fausse honte, c'est la gloire de cette affection.
L'amour de compassion, de gratitude ou de complaisance doivent agir avec décorum, si j'ose dire ainsi, chacun de la manière qui lui est propre.
Mais l'amour de famille, l'amour mutuel de ceux qui habitent une même maison et que la nature ou la main de Dieu a lié ensemble,
cet amour sent son droit à se satisfaire lui-même sans crainte d'être rebuté.
Voyez par exemple ce qui est dit au chapitre 8, verset 2 du Cantique des Cantiques.
Je t'amènerai, je t'introduirai dans la maison de ma mère, tu m'instruirais, je te ferai boire du vin aromatisé, du jus de mes grenades.
C'est ce dont cette affection se glorifie, elle seule peut l'admettre. Dans un sens complet et profond, c'est l'affection personnelle.
Parents et enfants, frères et sœurs, mari et femme, et je puis ajouter les amis, connaissent les privilèges d'un tel amour.
Ils savent leur droit à s'abandonner sans craindre d'être méprisés ou rebutés aux plus chaudes expressions de leur affection mutuelle, et c'est pour le cœur le plus riche festin.
L'amour de compassion de même que l'amour de gratitude et de complaisance a ses jouissances, mais ils n'autorisent pas, seuls ou en eux-mêmes, ces sentiments de ferveur personnelle.
Personnellement, leurs objets peuvent être au-dessous, au-dessus ou à distance d'eux, et il faut qu'ils approchent avec le respect dû à tous leurs droits.
Il n'en est point ainsi dans les liens de famille, parce que ce sont les personnes, et non leur qualité ou leur condition, qui attirent notre amour.
Nous pouvons en user avec elles sans excuses ni réserve. C'est la personne même que le cœur embrasse, et non ses douleurs, ses faveurs ou son excellence.
C'est elle-même dont notre affection s'occupe et avec qui elle converse.
Nous pouvons recevoir un bienfait d'une personne et être assurés d'un cordial accueil auprès d'elle, et cependant nous sentir mal à l'aise en sa présence.
Rien n'est plus commun. Une gratitude profonde se trouve dans notre cœur, et néanmoins nous sentons de la réserve et de la gêne.
Être à l'aise en présence d'un bienfaiteur demande quelque chose de plus que l'assurance que nous avons de sa bonne volonté et de son entière bienveillance lorsqu'il nous rend service.
Ce qu'il faut de plus, c'est, je pense, de découvrir qu'il prend intérêt à nous, tout comme nous avons confiance en sa capacité de nous servir.
C'est là l'expérience de la pauvre femme malade d'une perte de sang en Marc V.
Elle connaissait la puissance du Seigneur pour la guérir de son mal.
Elle savait qu'elle serait bienvenue à en profiter, et elle vient sans réserve et trouvant lui la vertu qui la guérit.
Mais elle vient par derrière. Cela exprime son état d'âme.
Elle sait qu'elle est la bienvenue à profiter du service du Seigneur, mais rien de plus.
Le Seigneur alors exerce son cœur afin qu'elle ait davantage.
Il lui fait connaître qu'il y a un intérêt pour elle dans sa personne même, aussi bien que dans sa puissance pour la soulager.
Il lui dit « ma fille » et reconnaît ainsi qu'il a une relation avec elle.
C'est là ce qui seul pouvait écarter ses craintes.
Tout riche et puissant que fut celui qui la guérit, il lui apprend dans quelle relation intime il est avec elle.
C'est ce que son cœur avait besoin de savoir, ce sans quoi, dans la disposition d'esprit où elle était, elle serait encore restée derrière lui.
Maintenant elle est à l'aise. « Va en paix » lui est-il dit, en même temps que « sois guéri de ta maladie ».
Toute réserve peut maintenant être bannie car Christ n'agit point envers elle comme un protecteur et un bienfaiteur, selon Luc 22, verset 25.
Et Jésus leur dit « les rois des nations les dominent et ceux qui exercent l'autorité sur elles sont appelés bienfaiteurs ».
Elle trouve dans le cœur de Christ un intérêt pour elle, de même qu'elle y a trouvé une puissance pour sa bénédiction.
Il en est de même dans le cantique des cantiques.
Le souffle qu'on y respire est celui de l'amour qui autorise l'intimité personnelle et qui découle des relations les plus étroites et les plus chères.
Le moment de l'union n'est pas encore arrivé, mais c'est le temps des fiançailles et nous sommes les délices de Christ.
Oui, et il en était ainsi avant que le monde fût.
Ainsi que quelqu'un l'a dit à peu près dans ses termes, dans le miroir de ses décrets éternels, le Père montra l'Église à Christ.
Et à cette vue, Christ fut tellement ravi qu'il abandonna tout pour elle.
Croyons-nous cela et en sommes-nous heureux ?
Tout offre de nous rendre heureux en Dieu, rencontre chez nous un doute,
parce que notre sens moral, notre conscience naturelle nous dit que nous avons perdu tout droit même à ses bénédictions les plus ordinaires.
Le simple sens moral sera donc prompt à résister, à mettre en question toute ouverture de paix de la part du Ciel,
et sera prêt à se défier de leur réalité.
Alors vient la vigueur de l'intelligence ou l'énergie de la foi qui contredit ces conclusions de la nature.
Il y a des temps où l'intelligence spirituelle ou la foi refusent de penser selon le sens moral naturel,
de même que parfois elles refusent d'agir selon les droits des relations naturelles.
Prises à leur place, les prescriptions du sens moral et les droits de la nature sont sacrés.
Ainsi, nous lisons, la nature elle-même ne nous enseigne-t-elle pas que si un homme porte une longue chevelure, c'est une honte pour lui ?
Mais ses prescriptions et ses droits ne sont pas suprêmes.
Si Dieu met en avant son droit ou donne sa révélation, les relations et le sens moral naturel doivent abdiquer leur autorité.
Celui qui aime père ou mère plus que moi n'est pas digne de moi.
Et dans la révélation de Dieu, la foi lit le titre suprême que nous avons à être près de lui et heureux avec lui,
bien que notre conscience naturelle et le sentiment de la convenance des choses puissent parler autrement.
La foi trouve sa nourriture là où les sentiments naturels trouveraient présomptueux de poser même le pied.
Acceptons-nous sans réserve ni arrière-pensée l'existence d'un tel amour envers nous dans le cœur de Jésus,
de cet amour que ce livre nous présente, nous rend-il heureux ?
Nous devons à Dieu notre Père l'amour d'enfant, à Dieu notre Sauveur l'amour de racheter,
et l'amour de disciple à Jésus notre Maître et Seigneur.
Mais quel amour devons-nous avoir pour ce qu'il a dans son cœur pour nous ?
Comment y répondrons-nous d'une manière qui en soit digne ?
Le Cantique des Cantiques nous l'enseigne.
Mais cela introduit l'âme dans le sanctuaire et quelle douleur, quelle honte, quel trouble de cœur s'élève en nous
lorsque nous réfléchissons au fait que nous y demeurons si peu.
Que de choses cela dit contre nous ! …
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Chapitre 5 Les Caractères d'une Sainte Affection
Le Cantique des Cantiques ne nous présente pas les caractères de l'amour filial, ni de l'amour dû à un bienfaiteur.
Nous y trouvons plutôt l'expression de l'amour des épousailles, dans le cœur de Christ et dans le nôtre.
La joie d'entendre la voix de l'époux est accomplie ici dans le cœur du Saint, comme elle l'était dans l'âme de Jean le Baptiseur.
Quels sont donc les caractères d'une affection dominante telle que celle-ci, et quelle en sera la puissance lorsqu'elle règne en nous ?
Quant au service, elle le rend agréable. Dire que le service pour l'objet de cette affection est parfaite liberté est de beaucoup trop froid.
Elle rend le service infiniment agréable, même lorsqu'il appelle à la peine et au renoncement,
et elle le fait accomplir sans le souci qu'aucun œil le voie ou qu'aucun cœur l'approuve, si ce n'est l'œil et le cœur de celui qui est son objet.
Cette affection ne prend point garde si d'autres sont ou non capables d'apprécier ses voix.
Elle a tout le fruit qu'elle ambitionne pour son service, si son objet l'approuve, et lui accorde à la fin la joie de sa présence.
Quant à la société, cette affection n'en désire d'autre que celle de son objet.
S'il n'y a point de lassitude ressentie dans le service, il n'y a pas non plus d'ennui dans la solitude.
Tout ce que l'âme désire, c'est la présence de celui qui domine dans le cœur.
Le sentiment de solitude n'existe point lorsque lui seul est présent, et il n'y a pas de sentiment de satiété, bien qu'il soit toujours présent.
Quant à l'autorité de son objet sur l'âme, elle maintient sa place, ai-je besoin de le dire, sans y souffrir de rivales.
Son objet est l'homme de son cœur.
Elle brise les liens et coupe les cordes des autres désirs.
Elle nous fait déprécier toutes choses, sauf une seule.
Elle peut s'occuper d'autres choses, mais ce n'est qu'en passant.
Elle a son regard toujours arrêté vers son propre objet, même si d'autres sont pour un moment au premier plan.
Elle regarde vers lui à travers l'étreillis, et elle n'estime les autres choses qu'en raison de leur relation avec lui.
Cette sainte affection réprimera les mauvaises tendances du cœur et cultivera celles qui sont droites,
car en la retenant, nous ne tiendrons pas compte de ce qui blesserait la vanité et ne ferons pas attention à ce qui satisferait l'orgueil.
Mais elle ouvrira la voie et fortifiera le cœur et la main pour les choses grandes et généreuses.
Quelle intensité d'amour et en même temps quelle pureté !
L'âme est rafraîchie par la pensée que nous avons été créées susceptibles de semblables affections.
Mais souvenons-nous que partout où une semblable ardeur de sentiments se montre,
elle fait injure à Dieu et à elle-même, si elle n'est pas consacrée à Dieu.
La noblesse même d'un tel sentiment est le titre que Dieu a sur lui.
Il ne faut pas chercher à l'anéantir, mais à le transfigurer.
Je ne voudrais pas, a dit quelqu'un, qu'il fût englouti par la mort, ce destin commun à toutes les affections terrestres,
mais qu'il fût anobli par un sort semblable à celui de Enoch et d'Elie,
qui, ayant cessé de converser avec les mortels, ne moururent pas, mais furent transportés au ciel.
Prêtons l'oreille à ces paroles.
Notre cœur a été fait profondément capable d'amour, et Christ est l'objet qui lui est présenté.
Il se propose lui-même à nos affections, et réclame dans nos cœurs la place suprême.
Celui qui aime père et moi plus que moi, dit-il, n'est pas digne de moi.
Chaque sentiment d'affection qui existe dans l'âme, c'est le droit de Dieu qu'il se porte au plus haut degré vers lui.
Agir autrement serait ne pas reconnaître Dieu comme tel.
Si chacun des désirs de notre cœur ne se tourne pas vers lui, et ne tend pas à lui apporter les plus riches et les plus abondantes offrandes, ce n'est pas de l'adoration.
C'est là ce dont nous pouvons aisément convenir, mais nous avons besoin d'un accroissement de grâce pour être de tels adorateurs.
De même que chez les israélites, il y avait des parfums de drogues odoriférantes qu'il n'était pas défendu d'employer pour soi et ses amis,
mais qu'il y en avait un plus précieux et d'une composition particulière que Dieu avait réservée pour son service, et qui lui était sacrilège d'employer pour un autre usage.
De même, il y a certains degrés d'affection que nous pouvons accorder à d'autres, mais il existe une force d'amour, une amplitude d'affection qui n'appartient qu'à Dieu.
C'est une idolâtrie si cet amour est donné à une créature, c'est de l'adoration quand Dieu en est l'objet.
Vérité solennelle, mais vérité bienfaisante, n'est-ce pas chose précieuse de savoir que notre Seigneur réclame nos cœurs et nos affections ?
Quelqu'un de nous bien-aimés a-t-il lu le premier et grand commandement, sans se réjouir au moins quelquefois de la grâce qui veut bien demander cela de nous ?
Marc 12, verset 30. N'est-ce rien pour nous que Dieu lui-même apprécie notre amour au point de nous dire, « Mon Fils, donne-moi ton cœur ! »
Cette vérité faisait les délices des vierges sages. Plusieurs étaient sorties avec elles, professant la même attente.
Les vierges folles avaient des lampes et avaient pris leur place dans la même et commune profession.
Mais les vierges sages avaient compris ce qu'il fallait durant l'absence de l'époux et pendant l'espérance de son retour.
Elles s'étaient dites, que le délai soit long ou court, il faut attendre, car rien d'autre que sa présence ne peut nous satisfaire.
Que la nuit de son absence dût durer plus ou moins longtemps, elles l'ignoraient.
Ce pouvait être, quant à la durée, une nuit d'été ou une nuit d'hiver.
Mais leur cœur sentait profondément que rien ne la terminerait, que rien ne changerait l'ombre de la mort en radieux matin, sinon la présence de l'époux.
Sur ce point, leurs âmes étaient fixées, et en conséquence, elles avaient pris non seulement leurs lampes, mais aussi de l'huile dans leurs vaisseaux.
Elles s'étaient préparées pour une attente nocturne. Elles comptaient sur un temps de ténèbres jusqu'à ce que Jésus revînt.
L'attente de leur cœur était dirigée sur lui avec une telle intensité que sa présence seule pouvait changer leur espérance en jouissant.
Jusqu'à ce moment, elles devaient attendre, attendre et attendre encore.
Espérer parfaitement, c'est ce qu'elles se proposaient de faire, dans la grâce qui vous sera apportée à la révélation de Jésus-Christ.
Elles espéraient en adorant.
La première fraîcheur s'éfanait, sans doute. Cela peut en quelque sorte nous soutenir, nous qui connaissons la stupidité et la pesanteur de nos cœurs.
L'éclat de ce moment où la lampe fut d'abord allumée s'est obscurci. Comme les poutardées, elles s'assoupirent toutes et s'endormirent.
Mais la réalité du suprême délit sans Christ et du désir de l'âme après lui n'était point évanouie.
Les vaisseaux avec l'huile étaient toujours à côté des vierges endormies. Il n'était pas besoin d'aller acheter l'huile, il fallait seulement s'en servir de nouveau.
Combien de tout dans cette parabole nous montre ce qu'est le cœur qui s'attache à Jésus ?
Et le cantique de Salomon exprime le même amour.
Ô Jésus, ton amour remplit toute mon âme. Toi, ma seule espérance, objet de mes désirs. Bien-aimé que mon cœur à chaque instant réclame, en toi sont mes plaisirs.
Mes chants montent vers toi, des célestes phalanges, les cœurs harmonieux se joignent à ma voix, pour dire et célébrer tes divines louanges, comme aux jours d'autrefois.
Désacclamé, ravi, en extase profonde, le dessein de ton cœur, ce mystère nouveau, lorsque tu venais prendre, ô créateur du monde, la crèche pour Berceau.
Amour, divin amour, tu parus sur la terre, tu marchas ici-bas en but à la douleur, et tu laissa ta vie à la croix du calvaire, pour acquérir mon cœur.
Ô Jésus, toi ma vie, et ma paix et ma joie, il est à toi ce cœur, à toi seul pour toujours, lumière de mon âme en sa terrestre voix, ma force et mon secours.
L'Église accueille ses soupirs comme ne dépassant pas la mesure des affections de l'âme, et nous en avons besoin pour nous rendre heureux et pour rafranchir nos cœurs.
C'est ainsi que Dieu nous délivre de la tyrannie des désirs charnels et mondains.
C'est le moyen par lequel l'esprit dépouille de leurs attraits et de leurs puissances les choses qui séduisent et remplissent le cœur.
C'est par là qu'il élève l'âme au-dessus des agitations produites par des craintes serviles.
Voyez la puissance irrésistible d'une semblable affection chez la pauvre pécheresse de Luxès.
Le cœur rempli de son objet, elle reste sourde aux opprobres, et son regard ne s'arrête pas sur le luxe de la demeure du pharisien et la richesse de son festin.
Une seule personne l'attire, tout le reste, le maître de la maison et ses hôtes, n'existent pas pour elle.
Voilà la puissance de l'amour en elle, et quelle en était la valeur pour Christ !
Rien de ce que dicte ou produit cette affection ne passe inaperçu de lui.
Il apparaît d'abord silencieux et recevant passivement les offrandes de la pécheresse, mais il a pris garde à tout ce qu'elle a fait.
Les larmes et les baisers, l'onction versée sur ses pieds et ses pieds essuyés avec ses cheveux, tout a été inscrit dans le livre de sa mémoire,
et c'est là que tout se retrouve quand le moment d'ouvrir le livre est arrivé.
Remarquez la même chose en Marie de Magdala au sépulcre.
Elle voit les deux anges. Ils étaient blouissants de lumière et d'une beauté céleste, merveilleux à contempler pour des regards mortels.
Mais que lui importait toute cette splendeur ?
Le corps mort de son Seigneur était son objet, l'image chérie qu'elle avait dans son cœur,
et son désir de le trouver éclipsait à ses yeux les splendeurs même du ciel.
Tel fut David autrefois lorsque son âme était remplie de joie dans le Seigneur.
Il danse devant l'Arche et s'abaisse ainsi au dernier point selon le jugement de l'homme.
Il saute et danse de toute sa force devant l'Éternel, et s'il y a de la honte en cela, il se rendra encore plus vil.
Zachée n'était pas un roi comme David, né un simple citoyen de Jéricho,
mais l'esprit uni dans une même affection, le riche et le pauvre.
Le puissant est l'homme de bas étage, l'intelligent est le simple,
et nous voyons Zachée qui, ne pouvant percer la foule, n'arrête point sa pensée sur l'étrangeté de son action,
et monte sur un sycomore pour satisfaire l'ardent désir qui commande à son cœur.
Ah ! bien-aimé ! Plut à Dieu que ces sentiments de ferveur remplissent davantage nos cœurs !
Combien il serait à désirer que nous accueillions Christ dans nos âmes,
avec toute la vivacité de cet amour qui garde soigneusement, et embomme, pour ainsi dire, son objet dans le cœur !
Quel ciel ce sera s'il est à nous de cette manière, nourrissant ce feu dans nos âmes,
et nous faisant connaître en lui-même et dans ses beautés, cet amour céleste, toujours fervent, et qui durera jamais !
Puissent nos cœurs soupirer après lui ! C'est là le souffle qui se fait sentir dans le cantique des cantiques.
Ce n'est pas l'amour filial, ni l'amour de gratitude, qui enverra jamais un message tel que celui-ci.
Chapitre 5, verset 8
Dites-lui que je suis malade d'amour. C'est plus que cela.
Tel n'est pas le langage des affections dont nous venons de parler, mais tel est celui du cantique des cantiques.
Ainsi ce livre exprime d'une manière mystique les épanchements de Christ et d'une âme vivante, et qui lui est fiancée,
le tout jaillissant de la foi qui donne à l'âme l'heureuse assurance de son acceptation et de la faveur de Dieu par Jésus, tout pauvre que nous sommes. …
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CHAPITRE VI UNE COMMUNION TOUJOURS PLUS PRÉCIEUSE
Quant à la structure du livre, il est aisé d'y voir alternativement les paroles de l'épouse ou la bien-aimée, et celles de l'époux ou le bien-aimé.
D'autres interlocuteurs s'y font parfois entendre.
Les sens spirituels des saints doivent être exercés à discerner le commencement et la fin des différentes parties qui se rapportent à chacun de ceux qui parlent, et à interpréter les saints mystères qu'ils expriment.
On y trouvera assurément bien des lumières et bien des jouissances.
Mais que l'ensemble soit une allégorie, personne n'en doutera.
La figure dont se sert l'auteur est celle des relations de deux fiancés, l'amour du Christ et de l'âme fidèle et le sens mystique.
Le traducteur a ajouté en note, bien qu'en premier lieu il s'agisse des relations de Christ et du résidu,
Les pensées suivantes qu'exprime un autre sur ce sujet me semblent justes.
Il y a des manifestations de l'amour du Seigneur et des affections du cœur envers Lui, le Fils de Dieu, qui peuvent bien emprunter le langage de la plus tendre et de la plus puissante des affections qui existent parmi les hommes.
Ainsi nous lisons en Esaïe 62 verset 5
De la joie que le fiancé a de sa fiancée, ton Dieu se réjouira de toi.
Sophonis 3 verset 17
Psalm 45 verset 11
Et le Roi désirera ta beauté.
Éphésiens 5 verset 25
Marie, aimez vos femmes, comme aussi le Christ a aimé l'Assemblée.
Ces passages et d'autres semblables ainsi que plusieurs tips historiques dans l'écriture et quelques ordonnances de la loi justifient cette pensée, comme le fait aussi le caractère du travail que l'Esprit opère parfois dans l'âme des saints.
La divine autorité de ce livre n'a jamais été mise en question d'une manière digne de la moindre attention de la part de ceux qui marchent simplement dans la lumière de Dieu et qui récusent l'homme et ses pensées et sa sagesse.
Où est le sage ? Où est le scribe ? Où est le disputeur de ce siècle ?
Ce livre a toujours été reçu et honoré par les Juifs comme étant une partie des oracles de Dieu qui leur ont été confiés, selon Romains 3 verset 2, et comme tel, il a reçu la sanction de Christ et du Saint-Esprit dans les Apôtres.
Personne ne peut hésiter un moment à admettre sa valeur pour l'âme du fidèle.
Quelqu'un a dit avec justesse « Nous ne pouvons que deviner plusieurs de ses beautés » mais dans les mains d'un chrétien, il brille d'un éclat bien plus grand que ne pouvait le discerner ceux qui le lisaient au jour de Salomon.
Car si, par rapport aux figures employées dans l'allégorie, quelques-unes de leurs beautés peuvent être perdues pour nous, le sens mystique qui y est caché est mis plus en lumière et est manifesté avec plus de certitude aux croyants sous la dispensation évangélique.
Luc 10 verset 24
Car je vous dis que plusieurs prophètes et rois ont désiré de voir les choses que vous voyez et ils ne les ont pas vues.
Il n'y a dans le cantique rien qui se rapporte aux faits, aux fondements ou à la nature de notre acceptation devant Dieu.
Ce sont des choses déjà réglées.
Comme je l'ai fait remarquer auparavant, c'est sur leur existence que la communion est basée.
On sait que l'on est accepté de Dieu.
Ce que nous avons ici, c'est l'âme ayant ses délices en Christ, c'est l'âme occupée de Lui.
Ce n'est pas le fait que l'on trouve Christ, ni la confession des péchés.
Assurément, la communion est celle d'un pécheur, mais d'un pécheur qui se sait pardonné, accepté et aimé.
Et s'il y a quelque douleur ou repentance sentie ou reconnue, ce n'est pas à cause de quelque souillure ou de quelque transgression manifeste,
mais à cause de quelque négligence, de quelque froideur momentanée, de quelque faiblesse à maintenir ou à cultiver la juste ferveur de l'âme.
Cela doit être soigneusement noté.
Rien de grossier ni même de manifeste dans la conduite.
Rien d'établi comme habitude ne se découvre ici.
Rien de ce qu'aurait pu craindre une âme qui n'aurait pas été déjà dans une communion simple et sérieuse avec Jésus.
C'est seulement une paresse de cœur actuelle et momentanée qui se découvre parfois.
La repentance même et la confession y sont d'une nature qui fait comprendre la délicatesse de l'âme qui peut les sentir et les exprimer.
La touche en est si tendre que la perception même que l'on en a montre combien est délicat l'organe qui la ressent.
Dans quel élément nous nous trouvons ici ?
Ô bien-aimé, combien nos sentiments sont grossis en comparaison.
Nos pauvres âmes sont rarement dans cette atmosphère.
Elles sont souvent engagées à faire de nouveau les premières œuvres, à s'attrister à cause de l'avantage que les convoitises ont pris sur nous,
ou parce que nous nous sommes laissés surprendre et entraîner par l'ardeur d'un mauvais caractère et à cause d'autres choses semblables.
Mais tout ce travail de l'âme nous tient au-dessous de ce pur et spirituel délice que l'on trouve en Christ,
de cet ardent amour, de ce souffle embaumé que l'on respire sur la montagne de la Myre et la colline de l'encens,
de la culture et de la garde du jardin des aromates, toutes choses qui nous sont présentées ici d'une manière si précieuse.
Assurément, nous les connaissons bien peu.
Dieu est-il notre suprême joie ? Est-ce dans les chambres du roi, dans des pensées de gloire, que nous marchons ?
Notre nard exalte-t-il son parfum pour saluer notre Seigneur ?
Et notre âme est-elle en état de l'appeler de ce doux nom, mon bien-aimé, au-dessus de tout ?
Il serait bon que de telles affections remplissent nos cœurs et les dominent.
Alors nous serions armés de manière à rencontrer nos ennemis et à remporter sur eux une entière et sûre victoire.
Nous serions forts pour dompter les désirs importuns et chasser les pensées qui nous souillent si souvent.
Et nous pourrions, dans le langage figuré d'un autre, dire,
« De même que par une belle matinée le soleil levant vient nous visiter et fait disparaître les brillantes étoiles qui ornaient notre hémisphère,
et dissipent en même temps les ombres épaisses de la nuit.
Ainsi s'évanouit tout ce qui obscurcit l'horizon de nos âmes. »
Les convoitises n'ont aucune puissance sur une âme qui est ainsi occupée de Christ,
et la joie de l'Éternel est alors en réalité notre force.
Selon Néhémie 8, verset 10
Quelle demeure s'ouvre ici pour la foi afin que nous y entrions ?
Quelle salle de festin pour l'âme !
Combien distantes des craintes et des troubles de la conscience sont ces régions de paix !
C'est le pays où se fait entendre la voix de la tourterelle,
où le figuier embomme, où les vignes en fleurs exhalent leur parfum.
C'est le jardin du bien-aimé avec ses fruits exquis.
Mais où est-elle la foi précieuse qui nous fait entrer et marcher dans ces choses ?
Combien nous avons besoin de crier à Dieu pour que nos cœurs soient élargis dans les entrailles du Christ Jésus ?
Être occupé de ses affections célestes a son influence sur l'âme entière.
Elle est ainsi fortifiée et sanctifiée,
car toute question relative à notre position est déjà réglée.
Notre énergie pour rencontrer la tentation est accrue,
et ainsi la liberté et la pureté de l'âme sont assurées.
En effet, comment la pensée de la condamnation ou comment la tentation à la souillure trouveront-elles place
si le croyant cherche à arriver toujours plus haut dans la lumière
et la joie d'une semblable communion avec Jésus ?
Cela ne le conduira-t-il pas plus loin que la simple délivrance de l'esprit de servitude ou du mal pratique ?
N'est-ce pas la méthode divine pour le rendre plus que vainqueur ?
Comme exprimant cette communion, le cantique des cantiques convient à chaque fidèle.
Je ne veux pas dire que nous ayons tous nécessairement à suivre un même chemin d'expérience,
à y aller de la même manière, d'un degré à l'autre,
mais à mesure que s'accroît dans l'âme la connaissance de Jésus,
à mesure s'accroît aussi l'expérience que l'âme fait de lui.
Et en cela, il faut qu'il y ait progrès, comme nous lisons en 2 Pierre 3, verset 18,
croissé dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ.
À mesure que les diverses relations dans lesquelles le Seigneur est avec nous seront saisies et embrassées par l'âme,
des expériences correspondantes se produiront, car c'est par l'expérience que nous entrons dans la puissance de ces relations.
Et je pense que dans le cantique des cantiques, nous trouvons les diverses expressions des sentiments de l'âme
aux différents points de son voyage, depuis le premier éveil jusqu'à la pleine et entière jouissance.
Ce n'est pas l'expérience de Rebecca, lorsque s'éveille d'abord en elle la pensée de quitter la Mésopotamie,
ni celle de Ruth, lorsqu'étant encore en Moab, elle est prête à prendre le dieu de Naomi pour son dieu,
ni lorsque plus tard elle glane dans le champ de Boas.
Mais c'est l'exercice de cœur de Rebecca, lorsqu'elle est en chemin pour aller trouver Isaac,
écoutant les récits pleins de sagesse et de grâce de celui qui l'a conduit à travers le désert.
C'est le sentiment de Ruth lorsqu'au pied de Boas, elle réclame son nom et sa main.
Tel est le sens caché de ce livre, et nous pouvons d'autant plus admirer la perfection de l'esprit
en renfermant des choses aussi précieuses dans un si petit volume.
C'était d'un caractère trop intime pour être longuement développé.
Sa valeur est intérieure, ce sont les retraites cachées du Temple.
Les Juifs le nommaient le Saint des Saints, et le Saint des Saints était, dans le tabernacle,
la partie la plus petite et la plus retirée.
Il exprimait le plus profond et le plus intime caractère de communion avec Dieu.
Il y avait une communion à l'hôtel des Rhins et à la cuve des Rhins dans le parvis.
Il y en avait une autre dans le lieu Saint, à la table des pains de proposition,
au chandelier et à l'hôtel d'or.
Puis une autre encore, en la présence de l'Éternel lui-même dans le lieu très Saint.
Et c'est ce dernier caractère de communion qu'exprime le Cantique des Cantiques.
Il se peut que l'âme n'ait pas la capacité d'y entrer en tout temps.
Ruth n'aurait pas été disposée à se coucher aux pieds de Boaz lorsqu'elle vint comme glaneuse dans son champ.
Elle avait besoin d'être instruite par Naomi avant d'entrer dans l'air où l'on battait le blé.
Le livre dont nous nous occupons s'ouvre en montrant l'âme exprimant ce que nous venons de dire.
Elle commence par un puissant et fervent désir vers lui,
s'efforçant de le saisir d'une manière plus intime qu'elle ne l'avait encore fait.
C'est comme si le fidèle avait la conscience d'être dans une condition inférieure à celle qui devrait le satisfaire.
Parfois l'âme se repose simplement sur le ferme fondement des doctrines,
par exemple sous cette parole « Le sang de Jésus-Christ nous purifie de tout péché ».
C'est la puissance simple et certaine d'une telle vérité qui seule répond quelquefois aux besoins de l'âme.
Mais d'autres fois, le terrain sur lequel nous sommes établis comme pécheurs sauvés est bien compris.
On y repose entièrement et c'est alors le Seigneur lui-même que l'âme désire.
Telle est la condition décrite par ces paroles « Qu'il me baise des baisers de sa bouche ».
Elle avait gardé les vignes, elle s'était occupée des choses étrangères,
et maintenant elle apprend que sa propre vigne a été négligée.
« Je ne les point garder » dit-elle.
Alors elle soupire après les choses plus profondes d'une communion personnelle.
Le fidèle, laissant la place de Marthe et prenant celle de Marie,
désire paître sous les yeux de celui qui aime son âme
et être nourri de sa propre main et non de celle d'un autre.
Et à la fin, l'âme apparaît comme connaissant qu'elle est gardienne de sa propre vigne.
Au commencement, nous l'entendons se plaindre qu'elle a dû garder les vignes d'autrui
et qu'elle n'a point gardé la sienne.
Mais maintenant elle a la conscience d'être davantage chez elle,
de s'occuper plus de sa propre vigne.
Elle n'est plus comme Marthe occupée et embarrassée de beaucoup de choses,
mais ainsi que Marie, elle est au pied de Jésus dans une communion personnelle avec lui.
Voilà le progrès, l'heureux progrès dont l'âme a conscience
et qu'elle fait en passant par ses différents exercices.
Elle a atteint un ordre de communion plus élevé avec le Seigneur
et elle désire y continuer jusqu'à ce que Jésus vienne.
Le style même de l'ouvrage est aussi celui qui convient au cœur placé
sous l'empire d'une affection dominante.
Qu'il me baise des baisers de sa bouche.
C'est comme Marie de Magdala s'adressant à celui qu'elle croit être le jardinier,
« Si toi tu l'as emporté, dis-moi où tu l'as mis. »
Toutes deux parlent de Christ.
Mais ni l'une ni l'autre ne le nomment,
car le cœur avait auparavant été occupé des pensées qui concernent Christ.
Elle précédait ce qui se présente à lui maintenant.
C'est de lui que le cœur était rempli.
Or ceux qui sont eux-mêmes remplis de Christ
sont disposés à penser que les autres le sont d'eux-mêmes.
Tel est aussi le langage de Lapote qui parle du jour de la gloire et du royaume
sans le nommer autrement que par ses mots « ce jour ».
Je sais qui j'ai cru,
et je suis persuadée qu'il a la puissance de garder ce que je lui ai confié jusqu'à ce jour-là.
Et encore, désormais m'est réservée la couronne de justice
que le Seigneur juste juge me donnera dans ce jour-là.
De Timothée 1, verset 12, de Timothée 4, verset 8.
Ce sont bien là et le style et les paroles de l'Esprit renouvelé
qui contemplent à la fois le Seigneur et la gloire.
Combien ces affections sont précieuses !
La vérité ou la doctrine de l'Évangile n'est pas un froid et rigide système,
et nos âmes doivent le savoir.
Elle est parfois présentée, il est vrai, sous forme de propositions et d'arguments,
tirant des conclusions de prémisses adéquates et bien établies.
Mais cependant l'Évangile fait appel aux plus chaudes affections et y pourvoie abondamment.
Le cantique des cantiques lui-même ne va jamais au-delà des limites strictes de l'Évangile.
Il ne dépasse jamais la mesure que prescrivent les plus exactes règles de la vérité évangélique.
C'est pourquoi nous devons l'interpréter à la lumière des écritures doctrinales,
et celles-ci, à leur tour, seront lues d'une manière profitable
en y introduisant la chaleur d'affection que respire le cantique des cantiques.
L'apôtre dit en 2 Corinthiens 11, verset 2,
« Je vous ai fiancé à un seul mari pour vous présenter au Christ comme une vierge chaste. »
Cela suppose tout ce qui est dans le cantique des cantiques.
Et de même, l'Évangile, dans sa plus stricte exception,
expliquera tout ce qui est dans le cantique de Salomon.
Celui-ci décrit les affections qui conviennent aux vérités et aux révélations que l'Évangile enseigne ou expose.
Mais ce point étant d'une grande importance, je désire en donner quelques exemples. …
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Chapitre 7 Harmonie entre le Cantique des Cantiques et les Évangiles
Dans le Cantique des Cantiques, le Seigneur envisage le Saint comme tout à fait digne d'amour.
Tel est, en effet, le croyant à ses yeux.
Celui-ci n'est en lui-même qu'un pauvre pécheur, mais par la foi, il a revêtu la beauté de Christ.
Il est en lui.
Il est justice de Dieu en lui.
Il est agréé dans le bien-aimé.
La foi seule lui donne toute cette beauté.
Il a été baptisé pour Christ et a revêtu Christ.
Telle est la beauté du croyant et il est digne d'amour aux yeux de Christ,
ainsi que l'exprime à maintes reprises le Cantique des Cantiques.
Et dans cette forme de beauté, il n'y a en réalité aucune tâche,
car c'est de Christ lui-même que le croyant est revêtu.
La plus belle robe du Père est sur lui.
Il brille donc d'une beauté toute pure.
C'est ce que nous enseigne la doctrine de l'Évangile
et dans le Cantique des Cantiques, Christ exprime les délices qu'il trouve dans la beauté du croyant.
Telles sont les harmonies entre l'Évangile et le Cantique des Cantiques.
Mais allons plus loin.
Dans le mystère de Christ et du croyant,
Christ a une montagne de l'Amir, vers laquelle il invite ici le croyant à tourner ses pas,
et Paul nous exhorte ainsi,
« Si donc vous avez été ressuscités avec le Christ,
cherchez les choses qui sont en haut, où le Christ est assis à la droite de Dieu. »
Le croyant monte avec Jésus sur ses hauteurs célestes,
comme il y est invité ici et comme l'Évangile y exhorte.
Sa conversation est dans le ciel.
En Christ et avec Christ, il est assis dans les lieux célestes
et il savoure l'Amir et l'encens pur qui s'y trouvent.
De plus, le Seigneur prend ses délices dans les grâces qu'il trouve dans le sein.
Il demeure avec un amour auquel il se complaît,
dans le croyant qui marche dans l'Esprit, devant lui, selon Jean 15, verset 10.
L'âme est alors à ses yeux un jardin clos, une source fermée, une fontaine scellée.
Cantique des Cantiques, chapitre 4, verset 12.
C'est ainsi qu'il est dit que l'Esprit dans le croyant
est une fontaine d'eau jaillissant en vie éternelle, selon Jean 4.
Il a en lui-même la bonne odeur des aromates et la source abondante d'eau vive,
dont le parfum et la fraîcheur réjouissent son Seigneur.
Tel est l'enseignement de l'Évangile et tel est le langage de Christ dans le Cantique des Cantiques.
Il prend son plaisir dans ce qui est produit en nous par l'Esprit,
aussi bien que dans ce dont nous sommes revêtus par la foi.
Il a sa joie dans la communion de ses élus ici-bas, comme dans le ciel où il est monté.
Toutes ces choses nous sont amplement enseignées dans l'Écriture.
Somme 45, verset 10 et 11.
Écoute, fille, et vois et incline ton oreille, et oublie ton peuple et la maison de ton père,
et le Roi désirera ta beauté, car il est ton Seigneur, adore-le.
Il y a ici quelque chose de plus que la beauté imputée.
Nous voyons en elle une grâce qui attire son Seigneur.
Elle a oublié son peuple et la maison de son père, de sorte que le Roi la désire,
et elle le reconnaît comme son Seigneur et se prospère devant lui.
Elle lui donne son cœur et lui rend hommage.
Toute cette grâce, si pleine d'attrait et si bien appropriée, se trouve en Rebecca.
Elle quitte tout pour Isaac.
Elle oublie son peuple et la maison de son père,
et s'en va à travers un désert inconnu, en compagnie d'un étranger,
dans la simplicité et le dévouement d'un cœur qui s'est donné sans partage.
Et lorsqu'elle arrive auprès de celui pour qui elle a consenti à tout abandonner,
elle descend de sa monture et se couvre de son voile.
Elle revêt l'ornement d'un esprit doux et paisible.
Elle se présente, parée de timidité et de modestie.
Elle aime et cependant s'incline, et Isaac met son affection en elle.
C'est ainsi que l'Église est soumise à Christ, et cependant l'aime d'un amour virginal.
Éphésiens 5, verset 24, 2 Corinthiens 11, verset 2
Note relatif, l'Église l'aime d'un amour virginal.
L'affection engendre la confiance.
Rebekah se remet entre les mains d'Eliézer,
sans demander ni son père ni son frère pour l'escorter.
Ainsi, plus notre amour pour Jésus est simple,
plus notre âme s'abandonne à lui et à ses soins avec confiance,
sans nous appuyer sur la chair ni sur aucune autre chose.
Dans le Cantique des Cantiques, nous trouvons l'esprit de Christ
invitant le fidèle à jouir de la liberté de la dispensation actuelle
et à respirer l'atmosphère d'une demeure où l'on entend le cri de l'adoption.
La saison froide et sombre est passée.
Le temps de cette dispensation qui gardait l'âme dans la servitude et dans la crainte n'est plus.
La voix de la tourterelle se fait entendre,
la voix de cet amour qui chasse la crainte.
Les ténèbres s'en vont et la vraie lumière luit déjà,
un Jean 2, verset 8,
dit Jean comme s'il avait eu le Cantique des Cantiques dans sa pensée.
Le fidèle devrait maintenant se lever,
ainsi que le dit le Bien-Aimé.
Lève-toi, mon ami, ma belle, et viens,
dans la pleine conscience de la pureté et de la beauté personnelles qu'il possède par grâce
et dans l'entière assurance de la parfaite faveur et du bon plaisir de son Seigneur.
Il doit mettre de côté l'esprit de crainte
et être rempli de l'esprit de puissance et d'amour et de conseil,
car tout dans cette dispensation n'est que joie.
Les fleurs paressent sur la terre et les chants des oiseaux se font entendre.
Toutes les promesses égagent, essauent et onctiont,
selon 2 Corinthiens 1, verset 20 à 22.
Et si la fiancée du Cantique dit
« Pendant que le roi est à table, mon art exhale son odeur »,
la femme disciple dans l'Évangile
« Oint les pieds de Jésus d'un parfum d'un art pur de grand prix. »
Jean 12, verset 3
Remarquons, en accord avec ce qui précède,
combien les simples récits des Évangiles
justifient plusieurs des plus tendres épanchements du Cantique des Cantiques.
Si le Bien-Aimé veille sur l'âme restaurée avec le soin le plus exquis,
ne permettant pas que des pieds indiscrets
viennent troubler le repos de la Bien-Aimée,
que fait Jésus dans l'heureuse maison de Bethany ?
Ne réprime-t-il pas l'agitation de Marthe ?
Luc 10, verset 41
Les grands principes moraux de la vérité
se trouvent aussi pleinement et exactement présentés ici,
bien que sous des traits délicats et spirituels.
L'apôtre Jacques dit au chapitre 4, verset 3
« Vous demandez et vous ne recevez pas,
parce que vous demandez mal,
afin de le dépenser pour vos voluptés. »
Et dans notre livre, nous lisons au chapitre 3, verset 1
« Sur mon lit, durant les nuits, j'ai cherché celui qui aime mon âme.
Je l'ai cherché, mais je ne l'ai pas trouvé. »
Le grand principe moral qu'il y a une recherche qui n'aboutit pas
se trouve dans l'un et l'autre passage.
Mais le second l'expose d'une manière
beaucoup plus sensible et délicate que l'autre.
« Sur mon lit » implique une certaine insouciance ou nonchalance d'esprit.
Le lit peut être un lieu de méditation,
sommes 63, verset 6,
mais non de recherche,
car la recherche demande l'action.
Ainsi, celui qui cherche le Seigneur sur son lit,
dans l'insouciance ou la pesanteur d'esprit,
ne le trouvera certainement point.
Il faut auparavant qu'il ait passé sous la discipline décrite ici,
au chapitre 3, verset 1 à 4.
Si Christ exprime à maintes reprises dans ce livre
la satisfaction profonde que son cœur trouve dans l'âme fidèle,
en avons-nous moins dans l'enseignement direct des Écritures ?
Ne lisons-nous pas qu'au commencement,
ces délits s'étaient dans les fils des hommes,
et qu'à la fin, lorsqu'il verra du fruit du travail de son âme,
il sera satisfait.
Si le pauvre pêcheur trouve en lui sa satisfaction,
lui trouve la sienne dans le pauvre pêcheur.
La femme au puits de Cichard oublia sa cruche pour lui,
mais lui oublia sa soif pour elle,
et cela est plus grand.
Et ensuite, dans la même jouissance de son cœur,
il dit à ses disciples,
J'ai à manger d'une viande que vous ne connaissez pas.
Jean 4, verset 32
Le pouvoir que nous avons de rafraîchir l'esprit de notre Seigneur,
du premier jusqu'au dernier moment de notre course chrétienne,
est pleinement reconnu dans l'Écriture.
Notre première confiance en lui comme pêcheur le fait,
pour ainsi dire, asseoir un festin,
comme nous venons de le voir en Jean 4, verset 32.
En Luc 15, verset 6
Il se réjouit avec ses amis, car il y a de la joie parmi les anges
à cause de la brebis retrouvée,
et le retour d'un égaré le remplit de la même joie.
Lisez l'expression de l'amour divin à l'égard d'Ephraim repentant,
en Jérémie 31, verset 20
Ephraim, m'est-il un fils précieux, un enfant de prédilection?
Car depuis que j'ai parlé contre lui,
je me souviens de lui encore constamment.
C'est pourquoi mes entrailles se sont émues pour lui.
Certainement, j'aurai compassion de lui, dit l'Éternel.
Et que ne vaut pas à l'œil du Seigneur et pour son cœur
la marche fidèle des saints et leurs allées venues dans le sanctuaire?
Un esprit doux et paisible, n'est-il pas d'un grand prix devant Dieu?
La conduite pure du croyant ne lui plaît-elle point?
Ne communique-t-elle point du plaisir et des délices au cœur de Dieu?
Selon 1 Thessaloniciens 4, verset 1
La promesse du Seigneur qu'il se manifestera à nous et fera sa demeure chez nous
rend témoignage à ce bon plaisir qu'il trouve en nous.
Jean 14, versets 21 et 23
Tout cela vient à l'appui de ce que nous suggère le Cantique des Cantiques.
Dans les Évangiles, aussi bien que dans ce livre,
ne voyons-nous pas Christ porté sur les chars d'Aminadab,
les chars de son peuple de franche volonté?
Chapitre 6, verset 12
Où est-il transporté par le rapport que lui font les soixante-dix disciples en revenant près de lui?
Où le désir que les Grecs ont de le voir élève-t-il son âme?
Luc 10, versets 17 et 18, Jean 12, versets 21 et 23
Et la foi d'un centurion d'entre les gentils,
après avoir tenu pour un moment son esprit dans les délices et l'admiration,
le transporte bien au-delà dans la gloire,
quand de l'Orient et de l'Occident,
il en viendra plusieurs qui s'assieront avec Abraham, Isaac et Jacob dans le royaume des cieux.
Matthieu 8, verset 8 à 11
Mais l'affection qui peut être ainsi satisfaite peut aussi être blessée.
C'est une des choses propres à l'amour.
On peut attrister le cœur aimant aussi bien que le rafraîchir.
C'est ce que nous trouvons à l'égard de l'amour du Seigneur,
soit dans le Cantique des Cantiques, soit dans les Évangiles,
de même que nous lisons aussi dans les Épitres.
Éphésiens 4, verset 30
N'attristez pas le Saint-Esprit de Dieu par lequel vous avez été scellé pour le jour de la rédemption.
De plus, la fiancée dans le Cantique des Cantiques sait que les cieux,
symbolisés ici par les montagnes et les collines, ont reçu son bien-aimé.
Mais elle sait aussi que bien qu'il soit lâche chez lui,
comme une gazelle ou un fan de biches sur ses collines natales,
il prend cependant son plaisir à être en communion avec elle
et la visite, regardant avec amour à travers les treillis.
Chapitre 2, verset 8 et 9
Elle sait aussi que son devoir est de veiller pour que rien d'étranger ne vienne la distraire et la troubler,
de même que les gardiens des vignes veillent pour empêcher les petits renards d'y entrer et de les ravager.
Toute cette vérité, cette jouissance et cette énergie pratique,
ne sont-elles pas souvent reconnues et affirmées avec force par l'enseignement de l'Évangile ?
Nous savons que les cieux ont reçu Jésus jusqu'au temps du rafraîchissement et du rétablissement de toutes choses.
Acte 3, verset 21
Nous savons aussi qu'il fait à présent sa demeure dans le fidèle et se manifeste à lui et non pas au monde.
Jean 14, verset 19 à 23
Et nous savons qu'il doit y avoir en nous de l'énergie et de la vigilance,
afin que nous marchions selon l'esprit et non selon la chair,
si nous voulons goûter ses manifestations de lui-même à nos cœurs et enjouir.
Il y a un jardin où souffle le vent du nord et celui du midi,
afin qu'il rende ses fruits et exhale ses aromates, pour que le bien-aimé y vienne et enjouisse.
Chapitre 4, verset 16
Dans le style plus austère du Nouveau Testament, nous trouvons aussi cette pensée.
Le Père lui-même est le cultivateur d'une vigne qu'il soigne, le fidèle de son côté,
et comme une terre qui boit la pluie du ciel, afin de produire des herbes utiles à celui pour qui elle a été élaborée.
Jean 15, hébreu 6
Dans les images que nous présente le cantique,
Christ est représenté comme un amant à la porte de celle qu'il aime,
lui demandant de le laisser entrer pour s'abriter contre la rosée et les gouttes de la nuit.
Chapitre 5, verset 2
Et dans le Nouveau Testament, nous le voyons se tenant à la porte et frappant pour obtenir l'entrée du cœur rebelle,
désirant être accueilli pour le faire revivre et une vraie affection le lui accordera sûrement.
Apocalypse 3, verset 1
Et il serait bon pour nous, bien-aimé, que notre tièdeur laodicéenne disparût,
comme l'assoupissement et l'indifférence de la bien-aimée, dans notre champ mystique.
Chapitre 5, verset 2 à 16
Et je ne sache pas que la fiancée, en se félicitant constamment elle-même de l'amour du bien-aimé,
soit rien au-dessus de Paul, exprimant le même sentiment.
Elle peut parler toujours de son bien-aimé comme étant à elle, et elle dit de plus,
« Je suis à mon bien-aimé, et son désir se porte vers moi. »
Chapitre 2, verset 16
Chapitre 6, verset 3
Chapitre 7, verset 9
Mais Paul, quels que soient les labeurs et les peines de la vie, peut aussi toujours chanter en esprit,
« Ce que je vis maintenant dans la chair, je le vis dans la foi, la foi au Fils de Dieu qui m'a aimé
et qui s'est livré lui-même pour moi. » Galates 2, verset 20
Tel est le langage de la pote, heureux dans l'assurance de l'amour dévoué de Christ pour lui.
On lit en note,
« On explique ordinairement les paroles de la pote comme si elles exprimaient son dévouement pour son maître,
mais c'est ôté à ce verset sa beauté exquise.
Paul y parle plutôt de la joie qu'éprouve son âme dans la connaissance d'un amour tel que celui de Christ pour lui. »
Si, dans le langage mystique du cantique des cantiques, la bien-aimée dit, au chapitre 2, verset 3,
« J'ai pris plaisir à son ombre et je m'y suis assise, et son fruit est doux à mon palais. »
« Le style plus simple du népitre n'a pas moins de ferveur. » 1 Pierre 1, verset 8
« Lequel, quoique vous ne l'ayez pas vu vous aimer, et croyant en lui, quoique maintenant vous ne le voyez pas,
vous vous réjouissez d'une joie ineffable et glorieuse. »
Certainement, nous voyons dans l'un et l'autre cas le cœur en possession d'un objet qui s'est capable de répondre à tous ses désirs.
Nous trouvons aussi, dans les différentes scènes de notre livre, les âmes à différents degrés d'élévation.
Il y a la fiancée et les filles de Jérusalem.
Combien cela est connu parmi nous et peut se voir dans les exemples et les enseignements du Nouveau Testament.
Tous les saints ne sont pas pleinement formés, tous ne sont pas arrivés à leur entière stature comme nous le voyons en figure au chapitre 8, verset 8.
Tous ne sont pas parvenus à la pleine liberté qui appartient à cette dispensation.
Cela réveille la sympathie du fidèle qui est bien établie dans la grâce de Dieu, et pour eux, comme nous le dit ce verset,
le cœur éprouve de la sollicitude et se sent appelé à donner des soins, à faire monter des prières vers le Seigneur et à presser de telles âmes à le rechercher. …
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Chapitre 8 Fiancé à Christ seul
N'est-il pas à propos bien-aimé, dans ces jours d'incrédulité, d'irréligion et de mondanité, de nous exhorter l'un l'autre à garder nos esprits dans la pureté et la simplicité qui sont en Christ ?
Dans l'époque de préparation où nous sommes et que le Cantique des Cantiques considère, Ève est formée par la main de Dieu pour Adam et pour Adam seul.
Adam tomba dans un profond sommeil pour qu'Ève fut tirée de lui et Ève fut faite pour Adam. Il en est ainsi de Christ et de l'Église.
Christ dormit pour nous du sommeil de la mort et l'Esprit Saint nous prépare pour lui. Je vous ai fiancé, dit Paul, à un seul mari pour vous présenter au Christ comme une vierge chasse.
Et dans un autre endroit, Galate 4 verset 19, mes enfants, pour l'enfantement desquels je travaille de nouveau, jusqu'à ce que Christ ait été formé en vous.
Christ est Christ seul. Dans sa précieuse et infinie suffisance pour un pécheur, c'est ce que veut l'apôtre en réponse à la pensée des Galates touchant la valeur des jours et des mois, des temps et des années.
Cet évangile différent qu'il n'en est pas un autre, selon Galate 1.
Mais la vérité dont nous venons de parler a été attaquée par Satan. L'évangile réclamant du pécheur une confiance sans partage en Christ a été proclamée par des milliers de témoins pour la joie de milliers d'âmes.
L'ennemi veillait et haïssait cette œuvre. Agissant sur la scène où il court ça et là et se promène, Job 1 verset 7, il s'occupe à détourner les cœurs de cet évangile.
Et ses succès ne dépassent-ils pas de beaucoup tous ceux que l'on aurait pu craindre ?
A cette heure, la religion d'une confiance charnelle et des ordonnances ne prend-elle pas une grande extension ?
Elle admet la mondanité et la mondanité en ce temps-ci fleurit à ses côtés associés avec elle.
On érige des temples pour le culte et des palais pour les adorateurs.
On apporte le plus grand soin à observer les formes dues au sanctuaire.
Et en même temps, on déploie une habileté, une énergie incomparable et un esprit d'entreprise sans égal pour le perfectionnement de tout ce qui peut contribuer aux aises et à l'élégance de la vie humaine,
de manière à faire du monde un lieu désirable et cependant sûr pour y vivre, un lieu où la religion est observée et honorée.
Mais tout cela détourne du principe de la foi et entraîne l'esprit loin de la simplicité qui est en Christ.
L'évangile s'adresse à l'homme, non seulement comme à une créature coupable, mais comme à une créature religieuse.
Il trouve l'homme sous la puissance de la superstition ou de la religiosité aussi bien que sous celle du péché.
Il est tout autant dans la nature de l'homme de refuser d'entrer au prétoire afin de ne pas être souillé, que de crier avec une haine positive contre Dieu, crucifie, crucifie-le.
Ainsi, l'évangile rencontre un refus aussi péremptoire de la part de l'homme religieux que de l'homme adonné à ses passions.
Comme l'a dit le divin Maître, les prostituées devancent les pharisiens dans le royaume des cieux.
Ainsi, les vanités religieuses ont actuellement une puissance influente, une puissante influence et cherchent à séduire les âmes.
Quelle réponse bien-aimée, vous et moi, leur donnons-nous ?
Jésus, nous est-il précieux au point que nulle chose hors de lui n'a de puissance pour nous attirer ?
La pureté virginale de l'Esprit, la conservons-nous encore et restons-nous fiancés comme une vierge chaste à Christ seul ?
Comme Ève, alors qu'elle venait d'être formée, sommes-nous encore tels qu'au jour où, pour la première fois, nous fûmes présenter à notre Seigneur,
ou bien nous étant écartés de Lui, avons-nous prêté l'oreille à la voix du serpent ?
Le royaume des cieux est comme un souper, un festin royal et joyeux préparé pour les pécheurs afin qu'ils puissent goûter et voir que le Seigneur est bon et que bienheureux est l'homme qui se confie en Lui.
Là, Dieu n'est pas présenté comme celui qui reçoit, à qui l'homme apporte ce qui lui est dû, mais Dieu prend la place de donateur et l'homme est invité à apprécier ses bénédictions.
Mais la question est, qui est-ce qui écoute avec un cœur désireux l'invitation qui lui est faite ?
Qui a revêtu la robe de noce ? Qui est-ce qui apprécie Christ ? Qui est-ce qui triomphe dans son salut ? Qui soupire après le jour des noces de l'agneau ?
Ce vêtement de noce, Jean le portait quand il disait « L'ami de l'époux est tout réjoui à cause de la voix de l'époux. Cette joie donc est la mienne est accomplie » Jean 3, verset 29.
Il flottait librement sur les épaules de Marie, lorsqu'assise au pied de Jésus, elle écoutait sa parole.
Paul le tenait serré autour de lui quand il disait, en Galaties, verset 14, « Qu'il ne m'arrive pas à moi de me glorifier, sinon la croix de notre Seigneur Jésus-Christ. »
Le nuque officier de la reine Candace venait de le revêtir lorsqu'il poursuivit son chemin plein de joie. Acte 8, verset 39. Dans la foi au nom de Jésus.
Tout pauvre pécheur s'orne de cette précieuse robe, du moment que son cœur apprécie Christ comme son Sauveur et l'objet de ses affections.
Et quelle joie pour nous de savoir qu'en ayant ainsi revêtu Christ, ce n'est point d'un sac de deuil et de tristesse que nous nous sommes couverts,
ni qu'un esprit abattu soit notre partage, mais qu'une robe de noces et un vêtement de louanges, selon Esaïe, 61, verset 3, est notre parure.
Est-ce ainsi que nous avons appris le royaume des cieux ? Y sommes-nous entrés en esprit, comme dans une salle de banquet où la gloire et la joie nous souhaitent la bienvenue ?
Sommes-nous d'une manière consciente des hôtes au noce du Fils du Roi ? Avons-nous appris les mystères de la foi ? Les avons-nous contemplés ?
En les méditant, un feu s'est-il allumé dans nos cœurs pour y consumer la balle des rudiments du monde ? Paul l'avait dans son âme tandis qu'il parcourait la Grèce.
Et quel effet avait l'ardeur de ces mystères sur les princes de ce monde ? Elles les consumaient tous.
1 Corinthiens 1, verset 20 Où est le scribe ? Où est le sage ? Où est le disputeur de ce siècle ?
1 Corinthiens 2, verset 6 Dieu n'a-t-il pas fait de la sagesse du monde une folie ?
Précieuse ferveur de l'esprit !
Quels bûchers allumaient dans ces cités renommées des savants et des sages, bûchés ou furent jetés et consumés comme des ordures toutes les pensées de l'homme ?
Et comment Paul traite-t-il les éléments du monde religieux ? Il apporte là avec lui le même sentiment de ferveur pour Christ, pour éprouver ce qui n'est que chôme et fumier.
Il en trouve beaucoup chez les Galates, mais n'en épargne rien. Qu'un ange du ciel recueillit de tels rebuts, que Pierre lui-même aida à cette œuvre, que les Galates, qui autrefois se seraient arrachées les yeux pour lui, se laissaent se desséduir, rien ne pouvait tenir devant l'ardeur brûlante de l'esprit qui était en lui.
« Ô Galates insensé, qui vous en, sorceler ! s'écrit-il. Vous observez des jours et des mois et des temps et des années. Je suis en perplexité à votre sujet. » Galate 3, verset 1. Galate 4, verset 10 et 20.
Ce dont nous avons besoin, bien-aimés, c'est de faire plus de cas de Christ, de Christ lui-même, de ses glorieux exploits en faveur de pauvres pécheurs.
Nous manquons de simplicité dans le sens du mot, qu'il n'y ait en nous que les aspirations d'une âme satisfaite de Christ et la paix d'une conscience pour toujours en repos dans sa pleine et entière suffisance.
Que vous semble-t-il du Christ et la pierre de touche ainsi que l'exprime ceux qui suivent ? Plusieurs dans leurs discours l'appellent leur sauveur, mais mêlent leurs œuvres à la sienne et espèrent qu'il leur accordera son aide lorsqu'ils auront fait tout ce qu'ils peuvent.
Si leur mérite semble peser trop peu, car ils reconnaissent qu'en quelque chose ils peuvent manquer, ils comptent compléter le poids en mettant son nom dans la balance.
Quelques-uns l'appellent la perle de grand prix et disent qu'il est la source de joie, et cependant ils se plaisent dans la folie et le péché et s'attachent au monde et à ses vanités.
N'y a-t-il pas en eux quelque chose de Judas qui trahit son maître par un baiser ? Tandis qu'ils professent le vénérer, ils le trahissent.
À quoi servira une profession telle que la leur aux jours redoutables à venir ?
Si l'on me demande ce que mon âme pense de Jésus, bien que toutes mes meilleures pensées ne soient que pauvreté, je répondrai.
Il est ma nourriture et mon breuvage, ma vie, ma force et ma ressource.
Il est mon berger, mon époux, mon ami, celui qui me sauve du péché et de l'esclavage.
Il est mon espérance ici et dans l'éternité, mon partage, mon seigneur et mon tout.
Puissent ces pensées et ces affections être les nôtres ?
Elles sont le doux témoignage d'une seule foi, un seul seigneur, un seul esprit, selon Ephésiens 4, car elles expriment la pensée dominante du cantique des cantiques.
Là aussi, l'âme, dans une affection semblable, n'a qu'un objet, mais cet objet suffit.
Elle est satisfaite et ne cherche rien d'autre.
C'est le bien-aimé, il est tout pour elle.
Si elle se plaint, c'est d'avoir si peu de capacité pour jouir de lui.
Elle ne cherche que Jésus, désirant seulement être plus entièrement et plus constamment rempli de lui en vivant près de lui.
Telle est l'expérience que nous avons à rechercher.
Trouver dans le Seigneur un objet qui nous ait satisfait, un remède à l'inconstance et au désir vagabond de notre pauvre cœur qui, jusqu'à ce qu'il se soit arrêté sur lui, cherche et demande.
Qui nous fera voir du bien ?
Ecclésiastes 10, verset 15
Le travail des sceaux les lasse parce qu'ils ne savent pas aller à la ville.
Ce manque de satisfaction que laissent après elles les jouissances passagères et que les hommes déplorent comme un malheur de leur nature, en est en réalité un privilège.
Car cette soif que le monde ne peut apaiser, cette dépense de labeur pour ce qui ne rassasit pas, selon Esaïe 55, rejette le cœur sur Jésus.
Il en a toujours été ainsi.
Bâtir des palais, planter des vignes, avoir des chanteurs et des chanteuses et les délices des fils des hommes, tous ces efforts et ce travail du cœur occupent encore aujourd'hui les âmes.
Et ce n'est que vanité et poursuite du vent.
Ecclésiastes 2
Mais Jésus, révélé au cœur comme le fait ce petit livre, domine ses pensées et ses dessins et les chasse bien loin.
Il parle le langage même de notre précieux Seigneur et l'expérience qui y est faite est celle de la pauvre femme samaritaine qui laisse sa cruche auprès du puits.
Elle avait trouvé Jésus.
Celui qui boira de cette eau aura encore soif et le sauveur.
Mais celui qui boira de l'eau que je lui donnerai, moi, n'aura plus soif à jamais, mais l'eau que je lui donnerai sera en lui une source d'eau jaillissant en vie éternelle.
Je suis la racine et la postérité de David, l'étoile brillante du matin.
Oui, viens, Seigneur Jésus. …